Elle est fondée vers 1111 sur les bords de la « Fontaine Douce », par Guillaume de Conchamp, seigneur de Taillebourg. A cette époque, un monastère de style roman est édifié où vivent des moines bénédictins qui suivent des règles d’inspiration cistercienne dont le mode de vie est très austère. Le plus ancien vestige en élévation datant des années 1120 correspond aux chapelles superposées (chapelles haute et basse). Les autres bâtiments en bois n’ont pas survécus aux destructions.
Au XIIIème siècle, les constructions s’étendent de façon conséquente avec l’édification d’un deuxième monastère, grâce à l’aide d’Aliénor d’Aquitaine qui est venue y séjourner à plusieurs reprises, comprenant une imposante église abbatiale et une salle capitulaire aux décors gothiques foisonnants (l’une des salles capitulaires les plus remarquables en France de par son ornementation). A son apogée, Fontdouce règne sur une partie de l’Aunis et de la Saintonge possédant des terres dans un rayon de 100 kms, incluant des salines sur la côte. Les prieurés de La Grainetière en Vendée, ainsi que La Trenaille près de Pons sont des filiations directes du monastère, témoignages de son influence spirituelles et économique. Parmi les abbés les plus célèbres, Fontdouce compte Jehan II de Médicis, futur pape Léon X.
Au XVème siècle, Fontdouce obtient le titre de d' »Abbaye Royale » entraînant un profond changement de son mode d’administration : l’abbé n’est plus élu par ses pairs au sein de la communauté, mais nommé par le roi. Il est souvent un grand laïc à qui le roi octroi la commende, c’est à dire 80% des revenus de l’abbaye. Ce nouveau mode de fonctionnement, signe de reconnaissance de l’abbaye entraîne cependant peu à peu son déclin, accéléré par les guerres de religion au XVIème siècle. L’église abbatiale est saccagée et ne sera jamais reconstruite. Les années suivant la révolution française apportent également leur lot de destruction : plusieurs bâtiments dont le réfectoire disparaissent. Les derniers moines sont chassés en 1793 et l’année suivante le site est vendu comme bien national pour servir de propriété agricole. Dans les années 1820, Fontdouce entre dans la famille des propriétaires actuels, une maison de style premier empire est alors construite sur les restes des bâtiments conventuels.
Dès 1958, les parties gothiques sont classées « monuments historiques ». A partir de 1970, les salles les plus anciennes étant dégagées de l’activité agricoles, une série de fouilles destinées à la restauration de l’abbaye de Fontdouce sont entreprises. Elles font progressivement revivre la très belle salle capitulaire et le parloir gothique, les deux chapelles romanes superposées et plusieurs autres vestiges. Cet ensemble de bâtiments témoigne de façon originale des nombreuses transformations que le site a subies au fil du temps.
Aujourd’hui, Fontdouce demeure une propriété privée, tournée vers des activités touristiques et culturelles gérées par l’association Guillaume de Conchamp, nom du fondateur de l’abbaye.
Vous pouvez la visiter d’avril à octobre.
Pour tous renseignements : 05 46 74 77 08 ou consulter le site de l’abbaye